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Grâce aux “tablettes”, chacun devient responsable de son “employabilité”. Vous avez dit “émancipation” ?
jeudi 7 mars 2013, par
La convention capitaliste du travail, appelée communément « emploi » et erronément « salariat », est en train de se transformer radicalement dans ses modes d’organisation, de commandement et de contrôle de la main d’oeuvre, du temps que celle-ci passe à produire et de la qualité qui en ressort. Cet article de Rue89 en apporte un nouvel indice : http://w1p.fr/97254
Extrait :
« …les nouvelles technologies de l’information sont en train de miner cet ordre social, en permettant la reprise en main de leur environnement de travail et de leur propre organisation par les salariés. Une sorte de re-privatisation du travail signant le délitement du salariat. » A voir…
Là où l’on pense s’émanciper, gagner en autonomie, en reprise sur le processus de contrôle de ce que l’on produit, quand et comment, à quel rythme et de quelle façon, on s’aliène en réalité davantage, peut-être, en se rendant traçable, appelable, mobilisable à tout heure du jour et de la nuit. Le capitalisme s’adapte… Il n’engage plus et ne rémunère plus à l’heure (enfin de moins en moins) mais aux résultats. D’ailleurs il n’engage même plus du tout, il commande du travail, de la production, du service et de la qualité, à des individus « indépendants » auxquels il impose ses délais et ses niveaux d’exigence grâce à la sur-concurrence ! L’entreprise a inventé le concept opératoire de « client-roi » avant de décider de le devenir. Oui, le salariat meurt, l’indépendant hyper flexible, hyper compétitif, hyper sur le grill est le nouveau modèle de l’exploitation moderne ! Son fonctionnement en électron « libre » et en libre concurrence le place toujours seul dans une négociation déséquilibrée de ses rapports de production avec la ou les boîtes qui l’engagent… Seul, donc perdant… Toujours.