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Prochain espace rencontre lundi 7 janvier : atelier d’écriture

mercredi 2 janvier 2013, par riposte-cte

C’est lundi prochain entre 13h et 16h- 16h30 qu’aura lieu notre prochain espace-rencontre, à l’Aquilone, boulevard Saucy, 25. Exceptionnellement, outre le traditionnel coin juridique où vous pourrez venir poser toutes vos questions relatives à la législation “chômage”, nous n’organiserons qu’une seule activité : un atelier d’écriture animé par Letizia et Olivier , deux animateurs formés par le PAC-Régionale de Liège, autour du thème général de la crise, du chômage, du travail, de nos résistances, de notre inventivité mais aussi hélas de nos souffrances en ces différentes matières. Attention ! ce n’est pas parce qu’on aborde des sujets sérieux que l’humour y est banni, ni la poésie, le délire littéraire, ni…surtout donc le plaisir d’écrire et de se lire…

A vous y (re)voir….

Pour vous donner envie peut-être, voici l’un des résultats de notre dernier atelier d’écriture, c’était il y a trois semaines environ, à la Casa Nica, et c’est Olivier qui nous avait proposé cet exercice d’écriture d’une fausse lettre de non-motivation en réponse à une réelle offre d’emploi….

De :

Un chômiste d’assez longue durée mais qu’aurait dû penser bien plutôt à le devenir

A :

Entreprise de Racolage de courtiers sur la voie publique

Monsieur

Ce matin , alors que je distribuais des tracts devant la FGTB, pour organiser la lutte des chômeurs contre le gouvernement socialo-droitiste qui veut nous empêcher d’exister, au gré de nos fantaisies et de la richesse infinie de nos réseaux sociaux, vous m’avez accosté pour me fourguer une offre d’emploi comme courtier en assurance-pension ouvrant possibilité pour le preneur de défalquer fiscalement une partie au moins (ne suis pas tout à fait sûr d’avoir compris) de sa prime annuelle.

Sur le coup, ce racolage, que vous auriez sans doute aimé voir à quel point il soulevait soit mon enthousiasme soit la preuve que je suis un indécrottable fainéant, m’a juste donné envie de tourner les talons.

Y a la manière, manière de prostituée de rue, pour fourguer un emploi pourri. Et c’est vrai qu’il l’est , à ce point qu’il justifie que vous pratiquiez ainsi, honteux, presque clandestin, comme cette dame de 60 ans presque, qui un jour m’accosta sur un trottoir en me proposant d’infinies câlineries. La différence ? Elle, je l’ai trouvée pathétique. Vous ? Glacé, cynique, presque killer. Un vrai vendeur de contrats d’assurances, j’imagine. La différence qui distingue la pute, contrainte… du macro , qui fait affaire.

Vous trouvez bon les exonérations fiscales qui régalent individuellement le moyen peuple au lieu de donner à tous et pour tous la possibilité de disposer de services publics accessibles, grâce à une ponction redistributive sur les revenus ? Moi pas !

Vous trouvez bon de “solutionner” la liquidation programmée et systématique de la sécurité sociale, l’invention peut-être la plus étonnante de la civilisation humaine occidentale depuis septante ans, en proposant par exemple à ceux qui en ont les moyens de se garantir une bonne retraite au détriment des autres ou du moins en se foutant royalement de leur sort ? Moi pas !

Vous n’en avez même sans doute rien à foutre de fourguer à des gens dans le désarroi et sans grands sous des systèmes d’assurances qu’ils auront peine à payer… Et puis d’ajouter cette contribution extorquée à une accumulation de capital sans précédent que quelques traders joueront ensuite au grand casino de la spéculation contre les Etats, leur système de services publics, leur système de sécurité sociale, voire créeront des déserts économiques, où se répandront pauvreté et acharnement à se vendre pour survivre ? Moi pas !

Pour toutes ces raisons, Monsieur, je ne vous invite même pas à lire mon parcours professionnel, d’ailleurs bien maigre. Cette lecture n’ajouterait pas grand chose à la conviction qui maintenant doit être la vôtre que, si je prenais cet emploi dans votre boîte pourrie, ce ne serait que pour y inciter tous mes collègues à une grève générale perpétuelle, tâche à laquelle je m’attellerais sans relâche, du jour de mon entrée à votre service au jour de ma libération au service de ma personnelle émancipation.

Recevez, Monsieur, l’expression de mon plus rigolard dédain.

M. T.

Mon téléphone : surtout ne m’appelez jamais

Mon adresse web : http://1libertaire.free.fr/Laparesse01.html